En France, selon les derniers chiffres connus de lâInsee, une personne sur six souffre de handicap, soit 12 millions de français. Lâobjectif annoncĂ© par les gouvernements successifs a toujours Ă©tĂ© dâamĂ©liorer la prise en charge du handicap. La loi du 11 fĂ©vrier 2005 pour lâĂ©galitĂ© des droits et des chances, la participation et la citoyennetĂ© des personnes handicapĂ©es a favorisĂ© une Ă©galitĂ© dâaccĂšs Ă tous du service public et des Ă©tablissements recevant du public. Pour plus de prĂ©cisions, consultez un de nos meilleurs avocats en droit des handicapĂ©s. Dans son article 2, la loi dispose que toute personne handicapĂ©e a droit Ă la solidaritĂ© de lâensemble de la collectivitĂ© nationale, qui lui garantit, en vertu de cette obligation, lâaccĂšs aux droits fondamentaux reconnus Ă tous les citoyens ainsi que le plein exercice de sa citoyennetĂ© ». NĂ©anmoins, lâaccessibilitĂ© est encore loin dâĂȘtre Ă©gale pour tous. Seuls 15 % des Ă©tablissements relevant du public Ă©taient, en 2015, aux normes. Le handicap, dĂ©finition lĂ©gale Lâarticle 2 de la loi du 11 fĂ©vrier 2005 donne une dĂ©finition assez prĂ©cise du handicap sous toutes ses formes. Ainsi, âconstitue un handicap, toute limitation dâactivitĂ© ou restriction de participation Ă la vie en sociĂ©tĂ© subie dans son environnement par une personne en raison dâune altĂ©ration substantielle, durable ou dĂ©finitive dâune ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, dâun polyhandicap ou dâun trouble de santĂ© invalidantâ. Il y a, dâaprĂšs lâOMS Organisation Mondiale de la SantĂ© et la CIH Classification Internationale des Handicaps, cinq catĂ©gories de handicaps Le handicap moteur. Il peut ĂȘtre la consĂ©quence dâune paralysie, dâune amputation, dâune myopathieâŠ. Le handicap sensoriel. Il touche la vue cĂ©citĂ©, malvoyance⊠ou lâouĂŻe surditĂ© Le handicap psychique. Ce sont des maladies qui perturbent la personnalitĂ©. Par exemple la schizophrĂ©nie, les maladies bipolaires⊠Le handicap mental consiste en des dĂ©ficiences intellectuelles. Cela peut ĂȘtre une trisomie 21, une forme dâautisme, un polyhandicap⊠Les maladies invalidantes. On peut ainsi citer lâĂ©pilepsie ou la sclĂ©rose en plaque LâaccĂšs au droit, pas Ă©quitable pour tous ? Se rendre dans des lieux de justice, nâest pas Ă©vident pour les personnes handicapĂ©es. En effet, en 2012, une mĂšre de famille en fauteuil roulant a vu son dossier jugĂ© sur le parvis du tribunal car ce dernier ne possĂ©dait aucune rampe dâaccĂšs. Quelques annĂ©es auparavant, une avocate handicapĂ©e avait portĂ© plainte en 2003 car elle ne pouvait elle non plus pĂ©nĂ©trer Ă lâintĂ©rieur des Ă©tablissements judiciaires. Plusieurs fois, elle a dĂ» plaider sur le trottoir ou Ă lâextĂ©rieur. Alors que la loi de 2005 a proclamĂ© la libertĂ© dâaccĂšs pour tous, sans distinction, les juridictions ne remplissent pas toujours le cahier des charges. LâaccĂšs Ă la Justice semble donc particuliĂšrement ardu pour les personnes en situation de handicap. Besoin d'un avocat ? Nous vous mettons en relation avec lâavocat quâil vous faut, prĂšs de chez vous Trouver mon Avocat Le cas des handicapĂ©s moteurs et et sensoriels Mais ce ne sont pas que les handicapĂ©s moteurs qui sont pĂ©nalisĂ©s pour effectuer une action en justice. Ainsi, les handicapĂ©s sensoriels sont aussi discriminĂ©s. Prenons une personne souffrant de surditĂ©. Elle aura besoin dâun interprĂšte en langue des signes afin de pouvoir suivre le dĂ©roulĂ© du procĂšs. Or, ils ne sont pas toujours facile Ă trouver. Les malentendants peuvent aussi essayer de lire sur les lĂšvres. Seulement, ils ne comprennent que 30% de ce qui est dit, et devine le reste⊠encore faut-il que les personnes qui sâexpriment le fassent en articulant bien, sans cacher leur bouche avec leur main. Or, lâarticle 76 de la loi de 2005 dispose que devant les juridictions administratives, civiles et pĂ©nales, toute personne sourde bĂ©nĂ©ficie du dispositif de communication adaptĂ© de son choix. Ces frais sont pris en charge par lâEtat. Lorsque les circonstances lâexigent, il est mis Ă la disposition des personnes dĂ©ficientes visuelles une aide technique leur permettant dâavoir accĂšs aux piĂšces du dossier selon des modalitĂ©s fixĂ©es par voie rĂ©glementaire ». Jurisprudence Conseil dâEtat n° 414751 â Lecture du 15 mars 2019 Les tribunaux doivent fournir des interprĂštes en LSF M. M., atteint de surditĂ© congĂ©nitale profonde, se prĂ©sente devant le tribunal administratif de Paris en 2016. Lors de lâaudience durant laquelle doit ĂȘtre examinĂ©e sa requĂȘte -en lâoccurrence un refus de carte de stationnement par la prĂ©fecture de police de Paris-, il demande Ă ĂȘtre assistĂ© par un interprĂšte en langue des signes. Le tribunal refuse et lâinvite Ă venir accompagnĂ© dâune personne de son choix capable dâassurer la traduction. Non satisfait de cette rĂ©ponse, dĂ©cide, en 2017, de saisir le Conseil dâEtat, la plus haute des juridictions. Ce dernier a rendu sa dĂ©cision publique le 15 mars 2019 N° 414751 et lui donne raison. Les Sages sâappuient sur lâarticle 76 de la loi de 2005 Dans le cas prĂ©sent, la mĂ©connaissance de cette obligation a donc entachĂ© dâirrĂ©gularitĂ© la dĂ©cision de la juridiction. Il ne peut en aller autrement que sâil est Ă©tabli que lâabsence de cette assistance nâa pas privĂ© lâintĂ©ressĂ© de la possibilitĂ© de prĂ©senter des observations au cours de lâaudience ou une note en dĂ©libĂ©rĂ© Ă lâissue de celle-ci, » explique le Conseil dâEtat dans un communiquĂ©. Le cas des handicapĂ©s mentaux et psychiques Selon quâil soit auteur ou victime des faits, au pĂ©nal ou au civil, lâhandicapĂ© ne sera pas jugĂ© de la mĂȘme maniĂšre. GĂ©nĂ©ralement, une personne souffrant de troubles mentaux ou psychiques est placĂ©e sous tutelle ou curatelle. On dit que câest une personne placĂ©e sous protection juridique. Si lâauteur des faits est handicapĂ©, sa responsabilitĂ© civile est engagĂ©e selon lâarticle 414-3 du Code civil. Il sera donc tenu de rembourser ou payer des dommages et intĂ©rĂȘts. Il est alors important que son tuteur ou son curateur lui souscrive une assurance en responsabilitĂ© civile si cette personne nâen avait pas dĂ©jĂ un au dĂ©but de sa protection. En revanche, au pĂ©nal, la responsabilitĂ© du majeur protĂ©gĂ© auteur dâun crime ou dâun dĂ©lit pourra ĂȘtre attĂ©nuĂ©e en fonction de la nature des faits et du contexte. Les magistrats doivent demander lâexpertise dâun mĂ©decin qui contrĂŽlera si la personne en situation de handicap mental ou psychique avait conscience de ses actes au moment de commettre un crime ou un dĂ©lit. La peine pourra donc ĂȘtre rĂ©duite, et pourra sâaccompagner de soins. Civilement ou pĂ©nalement, une personne majeure souffrant de troubles, et victime sera dĂ©dommagĂ©e. Son dĂ©dommagement pourra ĂȘtre revu Ă la hausse compte tenu de sa vulnĂ©rabilitĂ©. En plus de cela, et parce quâelle est plus vulnĂ©rable, la victime handicapĂ©e au pĂ©nal pourra demander Ă se faire reprĂ©senter et ne sera pas tenue dâassister au procĂšs. La discrimination dans le monde judiciaire Le personnel judiciaire nâest pas bien prĂ©parĂ©e, formĂ©e, Ă faire face Ă des personnes handicapĂ©es, et peut faire preuve de prĂ©jugĂ©s qui peuvent vite devenir discriminants. Ainsi, un juge pourra prĂ©sumer de lâincapacitĂ© dâune personne handicapĂ©e moteur, sensorielle ou souffrant dâune maladie invalidante Ă sâoccuper pleinement de sa famille. Le juge demande alors des certificats dâaptitudes Ă la personne⊠alors quâune personne ne souffrant pas de handicap particulier pourrait trĂšs bien avoir elle aussi des difficultĂ©s Ă sâoccuper dâun enfant. Par ailleurs, 20,1% des saisines du DĂ©fenseur des droits en 2019 sont liĂ©s Ă de la discrimination envers les personnes handicapĂ©es. Le DĂ©fenseur des droits est aussi sollicitĂ© pour des conditions inadaptĂ©es de garde Ă vue ou dâinterpellation de personnes handicapĂ©es. Le milieu carcĂ©ral nâest lui non plus pas adaptĂ© aux personnes en situation de handicap. Le personnel nâest pas suffisamment formĂ©, les douches et cellules ne sont pas aux normes⊠La France a beaucoup de retard Ă rattraper dans le traitement des personnes en situation de handicap.
Dialogueravec la personne accompagnĂ©e. Les interventions Ă domicile auprĂšs des personnes en situation de handicap, peuvent ĂȘtre vĂ©cues comme une contrainte, une restriction Ă lâexercice de leur libertĂ©. Il est essentiel de dialoguer avec la personne en situation de handicap, et de lui demander constamment sa participation dans la Pajot-Laforet, Ălodie 2017 Citation bibliographique Pajot-Laforet, Ălodie 2017, Ăthique de la parentalitĂ© acceptabilitĂ© du dĂ©sir de parentalitĂ© chez des personnes prĂ©sentant un handicap mental ou dans le cas d'une demande de procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e post-mortem [ThĂšse] ï»żUnepersonne ayant un handicap psychique pourra avoir des conduites addictives et, en vieillissant, avoir des difficultĂ©s liĂ©es Ă son Ăąge. Une personne en situation de prĂ©caritĂ© sociale pourra manifester des troubles psychiques, pour peu qu'elle soit confrontĂ©e Ă une situation traumatisante, comme par exemple, une situation de sĂ©paration ou de deuil. Tuteur dâun proche ça vous engage Ă quoi? Avec le grand Ăąge, de plus en plus de familles sont confrontĂ©es Ă la mise sous tutelle de lâun de leurs proches devenu incapable de gĂ©rer son quotidien et ses biens. Cette mesure de protection impose la dĂ©signation dâun tuteur. Celui-ci est le plus souvent un conjoint ou un enfant. Avant dâaccepter une telle mission, il est important dâen rĂ©aliser les contraintes administratives.âą Lâobligation de dresser un inventaire. Dans les trois mois de sa nomination, le tuteur doit sâoccuper de dresser un Ă©tat prĂ©cis du patrimoine de la personne protĂ©gĂ©e biens immobiliers, meubles, bijoux, voiture, produits dâĂ©pargne, Ă©ventuelles dettes etc.. Cet inventaire doit ĂȘtre fait en prĂ©sence du "protĂ©gĂ©" sauf impossibilitĂ© mĂ©dicale, par le tuteur assistĂ© de deux tĂ©moins par exemple des membres de la famille, des amis ou des voisins. En gĂ©nĂ©ral, les tribunaux mettent Ă disposition un formulaire qui permet dâĂȘtre guidĂ© dans cette tĂąche. Les tĂ©moins ne sont pas nĂ©cessaires, si le tuteur recourt aux services dâun notaire ou dâun huissier.âą Lâobligation de signaler la mise sous tutelle Ă de nombreux organismes la banque de la personne protĂ©gĂ©e, les caisses qui lui versent des ressources caisses de retraite, la caisse d'allocations familiale..., le service des impĂŽts, les assureurs, un Ă©ventuel bailleur⊠Mais aussi EDF/GDF, l'Ă©metteur du contrat tĂ©lĂ©phone ou d'internet⊠pour que les factures soient adressĂ©es au tuteur. Lâenvoi dâune lettre recommandĂ©e avec accusĂ© de rĂ©ception est prĂ©conisĂ© pour les organismes les plus importants, notamment pour la banque. âą Lâobligation dâinformer le juge des tutelles de lâĂ©ventuel changement dâadresse de la personne concernĂ©e, ou de son dĂ©cĂšs. Le tuteur rend des comptes au juge chaque annĂ©e Sauf, sâil en est dispensĂ© par le juge par exemple en raison de la modicitĂ© des ressources de la personne protĂ©gĂ©e, le tuteur doit Ă©tablir, tous les ans Ă la date prĂ©vue par le jugement, un compte-rendu de gestion Ă lâaide du formulaire fourni par le Tribunal. Ce document doit indiquer les ressources et les dĂ©penses de la personne protĂ©gĂ©e, celles de la vie courante et les autres. Le tuteur doit annexer Ă chaque compte rendu, des justificatifs. Leur liste est souvent rappelĂ©e sur le formulaire de compte-rendu de gestion relevĂ© de compte, relevĂ© de contrat dâassurance vie ou autres produits dâĂ©pargne, justificatifs de dĂ©penses au-delĂ dâun montant dĂ©terminĂ© par le tribunal au regard du patrimoine de la personne protĂ©gĂ©e, avis dâimposition⊠Si le tuteur peut faire un certain nombre dâactes seuls, il doit obtenir lâaccord du juge pour les plus importants. Par exemple pour la vente dâun bien immobilier de la personne. Pour obtenir de l'aide Le tuteur peut se sentir perdu dans ses dĂ©marches, avoir peur de mal faire ou dâomettre des formalitĂ©s. Pour obtenir de lâaide et la rĂ©ponse Ă ses questions, il peut- Contacter une UDAF union dĂ©partementales des associations familiales. Elles sont nombreuses Ă sâengager dans des actions dâinformation collective et dâaide individualisĂ©e aux tuteurs et curateurs familiaux. Par exemple, lâUDAF de Paris propose des permanences tĂ©lĂ©phoniques assurĂ©es les lundis et mercredis Ă 9h30 Ă 12h30 au 01 44 53 48 73 et la possibilitĂ© de poser sa question par mail tuteursfamiliaux . Des entretiens sont Ă©galement possibles sur rendez-vous. Pour trouver lâUDAF de votre dĂ©partement consulter le site - Sâinformer sur des sites site propose une multitude de dossiers thĂ©matiques, des modĂšles de lettres, un forum oĂč vous pouvez poser vos questions⊠Le site propose Ă©galement des informations pratiques. n2Xk9.